HISTOIRE LOCALE DU BOULONNAIS (1000-1450)

1000-1350

 L'office comtale était devenu héréditaire depuis l'an 800. En 1047, Eustache dit « à l'œil », Comte de Boulogne, est un descendant des Comtes de Flandres. 

Le Boulonnais parait avoir relevé de la Flandres dès le Xème siècle. Cette province entre dans la mouvance du Comté d'Artois en 1192. Le Comte, haut feudataire et détenteur de droits régaliens, ne dépend nominalement que de la couronne. Cependant, il rencontre progressivement des obstacles dans l'exercice de son droit, d’une part par l'autorité de son suzerain et d’autre part, par les droits et l’esprit d’indépendance de son Baronnage.

Il dispose d'une administration centrale et d'agents locaux, qui n'exercent leurs actions que sur les terres qu'il n'a pas inféodées et qui sont son domaine propre. Il a une cour avec son Sénéchal, chef de son administration, un chancelier, un connétable, un gonfalonier, un Maréchal, un bouteiller et un chambrier. Il bat monnaie et perçoit les taxes. Des baillis, officiers de justices et de finances, sont placés à la tête des huit bailliages. Quatre Vicomtes attachés à ses ports, recueillent le montant des droits de douane et jugent les transactions opérées sur les foires et les marchés. 

En 1212, le Roi interdit au Comte de battre monnaie. Dès 1234, le Comté est sous surveillance étroite des Rois, leurs fonctionnaires y occupent à leur convenance les principales forteresses (le prévôt de Montreuil et le bailli d'Amiens sont de ceux-là). 

Le premier Comte de Boulogne qui sort de l'ombre est Eustache II, surnommé « au Grenon » du fait de ses moustaches. Il mourut en 1086-1088, épousa Goda soeur du Roi d'Angleterre, puis  Ide, fille du Duc de Basse-Lorraine, dont il eut trois enfants dont Godefroy, dit de Bouillon, qui est le plus connu, ainsi que Baudouin son frère. Eustache III frère aîné fût un saint homme: il combattit en terre sainte, en fût le Roi éphémère, et épousa Marie d'Ecosse dont il eut Mahaut. Il abdiqua en sa faveur pour vivre dans un couvent Clunisien. Ainsi fini la première dynastie comtale de Boulogne, branche cadette de la maison de Flandres. 

Philippe de Blois, époux de Mahaut, Comte de Mortain, abandonna l'administration du Boulonnais à sa femme, et se fit couronner à Westminster en 1135. Il fût obligé d'abdiquer en faveur d’Henry II Plantagenet. Il laissa deux fils qui périrent en guerre sans enfant et une fille Marie de Blois, abbesse de Ramsay. Mathieu d'Alsace l'enleva et réussit a faire bénir son mariage à Boulogne en 1160. Excommunié, il obtient son pardon et la légitimation de ses deux filles Ide et Mahaut. Son frère aîné administra le Comté à sa mort et géra à son profit les alliances de ses deux nièces qu'il maria: pour l’aînée en 1181 au Comte de Gueldre (qui mourut l'année suivante) et pour la cadette a Henri de Louvain, Duc de Brabant. Ide convola de nouveau avec un vieil allemand  Duc de  ? et recteur de Bourgogne, qui décéda aussi en 1186. 

La commune de Boulogne apparaît vers 1129. Elle est l’émanation de la bourgeoisie, elle répartit et lève les impôts communaux, règle les approvisionnements, commande à la police et à la défense militaire, rend la justice correctionnelle, civile ou criminelle.

En 1209 apparaît la commune d'Ambleteuse, en 1277 celle d'Etaples, en 1383 celle de Desvres, et en 1303 émerge celle de Wissant. 

Renaud de Damartin enleva la veuve du recteur de Bourgogne et l'épousa en 1190. Il dut ensuite se battre et négocier pour s'assurer la possession du Comté, repousser le Comte de Guines, et expulser les agents d'Henri de Louvain. Le successeur de Philippe d'Alsace, Baudouin de Hainaut, consentit à reconnaître son nouveau vassal. Par la suite, ce Baudouin, en 1192, abandonna à Louis de France (le futur Louis VIII) la partie méridionale de la Flandres désormais connue sous le nom d'Artois. La mouvance du Comté de Boulogne, St Pol et Guines, définitivement enlevée à la Flandres passèrent à l'Artois. 

Renaud de Damartin fût le plus remuant et le plus redoutable des Comtes de Boulogne. Ses fiefs s’éparpillaient dans les vastes possessions du Roi de France; le plus important était le Boulonnais. Sa fille Mahaut, fût mariée au prince Philippe, dit Hurepel, bâtard de Philippe-Auguste et son ardeur au combat en Normandie et en Touraine lui fit obtenir les Comtés d'Aumale, Mortain et Domfront. Par ses intrigues, il fût dépossédé de ses terres au profit du prince Louis, Comte d'Artois (1212). Renaud, fût un des meneurs qui entraîna la coalition du Roi d'Angleterre, de l'empereur Otton IV, du Comte de Flandres, et de la haute noblesse des Pays-Bas, contre la puissance Française naissante. Il fut à Bouvine, du mauvais coté bien sur, avec quelques Seigneurs du Boulonnais et fût pris dans les derniers et mourut en captivité. Sous son règne, les Boulonnais se battent beaucoup et ravagent le pays, et vont souvent porter leur fougue en Normandie, au Ponthieu, au Comté de Guines. 

Louis, chargé du gouvernement du Boulonnais fût couronné en 1223 (Louis VIII) et laissa à son demi-frère, ses héritages: Comté de Damartin, Boulogne, Aumale, Clermont-en-Beauvaisis et Mortain. 

Philippe, dit Hurepel, s'il fût dévoué à son demi-frère et Roi, changeât d’attitude à sa mort prématurée, qui laissait le royaume à un enfant de 12 ans. Premier prince du sang, il se rangeât très vite parmi les conjurés en 1228 qui le choisirent comme chef nominal. Il se mit à fortifier Boulogne, construire l'enceinte de Calais, construire plusieurs châteaux dans les environs de Boulogne:  Hârdelot, Wissant, Etaples, Tingry, Desvres, Hucquelier, ce qui fit mettre en défense les villes Picardes. Il signa la paix de Compiègne en 1231 et mourut en 1234. Sa femme Mahaut, est décédée sans enfant en 1259. Son héritage fût dispersé, le Boulonnais définitivement amputé du Calaisis qui fût attribué à l'Artois en 1260: 

-     Le Comté de Boulogne échoua à sa cousine germaine, Alix de Brabant, veuve du Comte Guillaume X d'Auvergne. La maison d'Auvergne a laissé un maigre souvenir en Boulonnais.- La terre de Marck fût à une nièce de la précédente, Mahaut de Brabant veuve de Robert de France, Comte d'Artois et femme de Guy du Chatillon. 

L'extension de l'autorité royale avait singulièrement affaibli le pouvoir de l'aristocratie, et seul, à la fin du XIIIème siècle, conservaient leur autonomie une poignée de hauts feudataires: les Ducs d'Aquitaine (Roi d'Angleterre), de Bretagne, de Bourgogne, et le Comte de Flandres. De Droit, les Comtes d'Auvergne possèdent le Comté, de fait l'Artois et le Roi se charge de son gouvernement. 

En 1314, il y a rébellion d'une bonne fraction de l'aristocratie artésienne, Picarde et Boulonnaise, qui réclament les armes à la main, la restitution intégrale de ses Droits amoindris. Le dernier à se soumettre, est un Baron Boulonnais, Jean, sire de Fiennes et de Tingry, qui capitule enfin en 1320, ses châteaux détruits. 

Après sa victoire à Crecy, Edouard III remonte vers la Manche et le détroit, passe à Montreuil, incendie Etaples, se dirige vers Boulogne mais il préfère assiéger Calais qu’il prend en 1347. A la fin du XIVème siècle, l’état Flamand s'étend à nouveau jusqu'à la Canche, par l'annexion de l'Artois. 

Le Boulonnais va se trouver pendant trois siècles, au milieu d'enjeux qui le dépassent largement, tout simplement du fait que c’est une province frontière. 

LA GUERRE DE CENT ANS DANS LE BOULONNAIS ( 1346-1450) (Apparition de notre famille) 

Durant cette période (1346-1388), les chevauchées Anglaises ne cessent de ravager le Boulonnais. En 1360, le traité de Calais  laisse à la France, Boulogne et son pays. Il laisse au vainqueur du Calaisis: Montreuil, les Comtés de Guines et de Ponthieu. Ceux-ci sont reconquis par les Français de 1369-1372 par Charles V, ainsi que la Normandie en 1370. En 1384, à Boulogne, la garnison comprend cinquante hommes. 

De 1388 à 1415, le Boulonnais, par une série de trêves renouvelées, évita d'être le théâtre de combats et de chevauchées qu'il avait connu les trente ans précédents. 

Charles VI est sacré en 1380, mais en 1390 il devient fou, ce qui conduit à sa mise sous tutelle par ses deux oncles, Louis d'Orléans et Philippe le Hardi. Dès 1392, c’est le début de la lutte entre Armagnac et Bourguignon, partisan chacun d’un des deux oncles. Les Bourguignons l'emportent et en 1411 ils sont maître de Paris, mais les Armagnacs réagissent et en 1413 ils reprennent le dessus. Le Duc de Bourgogne, éloigné du pouvoir, va chercher auprès des Anglais, si ce n'est une alliance du moins une neutralité bienveillante. Dans l'ensemble la noblesse du Boulonnais lui est favorable. De ce fait, en 1411, il y a reprise en main du Comté par les Armagnacs, et Ferry de Hangest arrive à Boulogne pour remettre de l'ordre au nom de Charles VI (il est Bailly d'Amiens). Louis de Corail, ancien Sénéchal, est réticent à laisser sa place sans ordre de Jean de Croy, Gouverneur du Comté pour le Duc de Berry. 

En 1412, les Anglais prennent le château de Balinghen malgré la trêve, brûlent Wissant, Samer, Valerie de Luxembourg, Comte de St Pol, envahi et brûle Guines en représailles. 

En 1415 c’est le désastre d'Azincourt. Le Duc de Bourgogne qui n'avait pas été convié à ce qui paraissait être une curée, n'envoya pas de troupe à ce qui fût un désastre, mais nombre de ses sympathisants y allèrent, le sire de Lannoy, Capitaine d'Ardre participe à l'arrière garde que commande le Comte de Marle et de Damartin. Un Bournonville, avec le Seigneur du lieu, attaqua l'arrière des Anglais, pour s'approprier le trésor du Roi anglais (ils réussirent et prirent entre autre sa couronne. Malheureusement, celà entraîna la crainte d’une contre attaque, et l'ordre fût aussitôt donné par le Roi d'Angleterre, de tuer tout les prisonniers afin d'avoir les mains libres pour se défendre). Ce Bournonville est ROBERT dont une fille a épousé HUES Roussel. Nombreux sont les Boulonnais décédés ce jour là: de Renty (3 V), Quierret (2 V), de Hames de Montcassel, de Fiennes (2 V), de Sempy, de Cayeux, de Bours, des Marquais (2 V), du Moulin du Blaisel, de Fromessent, de Bournonville (4 V). Comme après Crécy, il y a de nombreuses courses dans le Boulonnais. 

Utilisant ce désastre et s'alliant plus ou moins avec les Anglais, le Duc de Bourgogne devient maître de Paris de nouveau en 1418. Jean sans peur fait élire, à la mort de Charles VI, le jeune Henri IV, Roi d'Angleterre comme successeur sur le trône de France avec l'accord du parlement de Paris et celui du défunt Roi qui avait déclaré son fils Charles VII comme bâtard. 

En 1416, le Duc de Berry, Comte du Boulonnais meurt et sa veuve épouse Georges de la Tremoille, futur favori de Charles VII. Arguant de son titre de Comte de Flandres, Jean sans peur, Duc de Bourgogne, s'empare du Boulonnais avec un bon accueil de la noblesse locale, car celle ci est en grande partie acquise au parti  Bourguignon et cela  facilite les choses pour le Duc de Bourgogne. Il nomme de ce fait, tous les responsables du Comté (châtelain, prévôts, Capitaine des forteresses,. ..) qui souvent, ne sont pas originaires du Boulonnais mais de Picardie. Nous trouvons prenant possession du Comté en son nom: Jean de Fosseuse Gouverneur d'Artois et Philippe de Morvillier, maître des requêtes de son hôtel. En 1419 à la mort de Jean sans peur, son fils Philippe le Bon lui succède et les sires de Bournonville et de Renty font parti de sa suite. Cela va procurer un calme relatif jusqu'en 1435, malgré quelques courses dans la région de la part des Armagnacs et des Anglais. 

En 1421, à la bataille de Mons en Vimeu, d'Harcourt, pour le Roi Charles VII, perd contre les Bourguignons. Il y a de nombreuses courses en Vimeu, en Boulonnais, en Artois, entre Dauphinois et Bourgogne. En 1423, d'Harcourt ravage le Ponthieu, le Vimeu, l'Artois. 

En 1428, Jean-sans-peur, Duc de Bourgogne obtient les villes de la Somme cédées par le Duc de Bredford. En 1433, il y a de nombreuses incursions de "Français" dans le Boulonnais: Jean de Croy, Seigneur de Crequi et d'Humière les contrent. Robert de Saveuse est Gouverneur d'Hârdelot. 

En 1435 après le traité d'Arras, les Anglais anciens "alliés" attaquent Boulogne en 1436, brûlent Samer et Etaples. En 1439 il y a apparition des écorcheurs comme dans le reste du royaume. 

NOTIONS HISTORIQUES GENERALES 

LA NOBLESSE A L’EPOQUE FEODALE (IXème - XIVème SIECLE) 

Au Moyen-Âge, l'hommage était le ciment de toute la société, qui elle même n’était qu'une pyramide où se situaient en bas de l'échelle, les serfs et en haut les grands Seigneurs et le Roi. Ce système était très cloisonné, par la notion de "sang" et de lignage. Le serf avait besoin du Seigneur pour sa sécurité et le Seigneur avait besoin du serf pour tirer bénéfice de ses terres. Seigneur et serf étant liés par les coutumes qui se sont instituées d’âge en âge comme une "loi" reconnue par les deux parties. 

Le Comte ou le Baron était dans son château fort où il était entouré par sa famille. Au fur et à mesure, il concéda un petit bout de son domaine à ses proches que l’on appelait «Chevaliers». Ceux-ci, s’ils pouvaient vivre de cette terre, n’en devaient pas moins leur protection à leur Seigneur. Les Ecuyers, n’étaient que les jeunes nobles en attente d'adoubement c'est-à-dire en attente d'avoir un "parrain" qui puisse leur donner un fief et les moyens de tenir leur rang. Ce que l'on allait appeler plus tard la noblesse, était née. Par la suite, les plus fortunés gardaient le titre de Chevalier, et tenaient leur rang, les autres prenaient le titre d’Ecuyers et dépendaient le plus souvent de la bonne ou mauvaise fortune des Chevaliers qu’ils suivaient. 

Le Roi n’était qu'un grand Seigneur parmi les autres, il n’était que l'arbitre de tous les conflits grâce à l’autorité que l'onction donnée à Reims lui conférait. Depuis que la fonction est devenue "héréditaire", à partir de Hugues Capet, le Roi n'a de cesse d’être le seul et véritable maître. Ce n'est qu'avec la guerre dite de cent ans, le désastre de Crécy, la ruine et les querelles de ses "vassaux", qu'il va pouvoir agir en maître. 

Les campagnes se défrichent grâce à la présence des monastères. Des villages, des bourgs à l'écart des châteaux, qui restent cependant le lieu de refuge, se développent et s'affranchissent de la tutelle des Seigneurs par la création  des communes. Le serf affranchi, fuit la tutelle trop pesante du Seigneur local, et se fait artisan. Le développement de cette population conduit à la construction d’églises, de cathédrales et l’Evêque devient plus puissant que l’Abbé dans son monastère. Les Chevaliers, pour s'équiper et vivre avec faste, ne peuvent plus compter sur leurs serfs et doivent morceler leurs domaines pour tenir leur rang. Les Ecuyers en profitent pour prendre de l'importance dans la vie locale alors qu'ils étaient « des sans grades ». Déjà, nombres d'entre eux se situent  plus haut dans l’échelle sociale que des Chevaliers. 

LA NOBLESSE DU XVème AU XVIIIème SIECLE 

Après les désastres militaires (Crécy, Azincourt), l’ancienne "noblesse" est ruinée et elle est complètement décimée. Louis XI sera le premier Roi à créer un royaume fort et soudé, sans craindre de  rébellion de la part de ses vassaux. La Fronde marquera la fin définitive de l’indépendance de ceux-ci, et Louis XIV par son faste et son autorité sera à l’apothéose du pouvoir royal. 

Du Moyen-Âge, il ne subsiste que les noms (fiefs, hommage, titre, Chevalier, Ecuyer). Le contenu a maintenant un nouveau sens : ainsi un fief ne se conçoit plus comme une entité particulière avec ses fermes, ses moulins, son château, mais comme un titre de propriété qui peut se résumer à un champ. Sortent alors de l’ombre, tous ces Ecuyers dont nos ancêtres font parti, qui prennent les postes laissés vacants par les Chevaliers. Toute la noblesse se met au service du Roi, n’ayant plus de Comte ou de Duc puissants à servir. Ils prennent alors des charges militaires, des commandements de châteaux, de villes, de régions, se mettant ainsi en dépendance direct du pouvoir royal. Ceux qui n’y avaient pas accès, restaient dans leurs domaines ou s’engageaient comme officiers dans les troupes royales, attendant de gravir un peu dans la hiérarchie. L’argent permettait aux plus riches d’avoir par achat de charge, un poste apte à pérenniser leur fortune; les autres misaient plus prosaïquement sur la chance et les bonnes dotes. 

L'accession à la noblesse est possible pour les bourgeois qui peuvent payer. A l’ancienne noblesse qui n’était caractérisée que par le seul fait d’être Chevalier, ou Ecuyer de naissance, va s’agréger la noblesse de robe. 

N’ayant plus à être Chevaliers ou Ecuyers comme leurs aïeux, la noblesse « ancienne » voulut se distinguer, car « être noble » ne se voyait pas forcement dans la vie courante. Il se mirent donc à rechercher dans les titres et les distinctions, des attributs qui les démarquaient et les valorisaient les uns par rapport aux autres. Apparurent au XVème siècle les titres tel que Comte, Marquis, Baron, qui étaient liés au départ, à la possession d’un certain nombre de châteaux, de terres, et qui avaient comme légitimité des lettres royales d’attributions. Au XVIIème et XVIIIème siècle, le nombre de ces titres connut une inflation certaine. La grande recherche sur la noblesse entreprise sous Louis XIV, n’avait d’autre but que celui de fiscaliser un peu plus le Royaume et pas forcément celui de chercher les fraudeurs. De nombreuses personnes qui ne demandaient rien, se virent attribuer des armes et des titres, avec des taxes à la clé. Le seul barrage fait pour la recherche des faux nobles était la nécessité de prouver 150 ans de noblesse pour être admis à l’entourage direct du Roi et de sa cour.  

A PROPOS DE LA NOBLESSE EN GENERAL 

Il reste à peu près 3500 familles "nobles" actuellement sur les 12000 familles qui apparaissaient en 1789, et qui représentaient alors 1 % de la population. Ces 20 % de «familles» nobles restants, dont environ 86 % d'ancienne noblesse, représentent donc toute la noblesse de France. 

Si les statistiques s’avèrent vraies, ces familles sont condamnées à une disparition plus ou moins rapide, malgré les tentatives de certains à s'anoblir par une particule ou un titre qui n'ont aucun sens.

Depuis cent cinquante ans en effet, il n'y a plus d'anoblissement par disparition complète de la royauté dans notre pays et bientôt, être noble, sera faire partie d’une espèce en voie d'extinction, au même titre que le sont les pandas ou les éléphants. 

On considère : 

LES COUTUMES LOCALES EN BOULONNAIS 

Dans le Boulonnais, peut-être plus que dans d’autres régions, l’usage se développe rapidement, dès le XVIème siècle dans les familles rurales propriétaires de domaines plus ou moins vastes, d’ajouter pour le fils aîné, le nom du domaine au patronyme. Plus qu’ailleurs aussi, les alliances sont fréquentes, dès le XVIème siècle et aux siècles suivants, entre les deux groupes sociaux que constituent les laboureurs et les nobles, moins différents que dans d’autres provinces, ne serait ce que par la modicité des revenus des familles nobles, dont le genre de vie se rapprochait de celui des familles de riches cultivateurs possédant ou exploitant des domaines souvent équivalents aux leurs. Le montant des dots peut atteindre dans certaines familles d’agriculteurs la somme de 2000 à 4000 livres. 

La province du Boulonnais perpétuellement menacée, les anciens Comtes, puis les Rois de France avaient accordé à leurs sujets, qu’ils soient laboureurs ou bourgeois des villes, le droit de porter des armes, comme les nobles. Comme eux aussi, ils étaient exemptés de la taille et de divers autres impôts, et jouissaient d’une sorte de « noblesse collective » qui se manifestait essentiellement lors des assemblées des représentants du Comté. 

Les biens hérités par le père ou la mère, tant féodaux que côtiers, allaient en totalité au seul fils aîné, reconnu en cette qualité comme « principal héritier », à charge du droit de quint à verser par lui à ses frères et soeurs puînés sur les seuls biens féodaux. Ceux qui étaient mariés avant le décès du père avaient reçu leur dot plus ou moins importante. Les enfants puînés, non mariés au moment du décès du père jouissaient en commun du revenu du domaine pendant 3 ans avec faculté d’y demeurer, bien entendu en y travaillant pour les non nobles. On voit souvent l’aîné partir durant cette période de 2 à 3 ans dans sa belle famille. Quant aux biens meubles en toutes natures (et ceux réputés tels par la Coutume : meubles meublants, récoltes, ils étaient partagés également entre tous les enfants, l’aîné compris). Quand il n’y avait pas de fils survivant au décès du père, c’était la fille aînée qui héritait des biens patrimoniaux. La veuve jouissait de son douaire tel que fixé par la coutume et les stipulations du contrat de mariage. 

Lorsqu’un membre de la famille se séparait d’un bien immobilier par vente, l’un quelconque de ses parents appartenant à sa branche, pouvait le récupérer en remboursant à l’acquéreur la somme qu’il avait versée à son vendeur (cf Oudard ). Cette règle appelée le «retrait lignager» existe encore au XVIIIème siècle dans le Boulonnais. 

Un enfant mineur qui hérite, est régi par un tuteur qui a droit de bail (il jouit des biens du mineur à la différence du droit romain qui ne donne que le droit d’administrer les biens). La majorité est légal à 14 - 15 ans.

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