Nymphe qui conspira contre Napoléon, en lien avec Cadoudal
Raoul
prêtre
fondateur du patronage de Boulogne
CLAUDE
- OUDART de Roussel, Seigneur
de Bédouâtre, Wimille, Escame
né avant 1559
marié le 25 janvier 1591
testament le 04
janvier 1614, décédé le 15 mars 1614
Ecuyer,
Il demeure à Hourecq (dans
la famille de sa mère, chez Michelle de Hodicq sa tante, car ce château va en
héritage à sa soeur Claudine). la
mort de son « demi frère », en 1587, il devient l’aîné des
Roussel. De ce fait, il commence à être quelqu’un qui compte dans le
Boulonnais et comme tous les nobles du Boulonnais, il prends le parti de la
Ligue qui a déjà investi bon nombre de château dans le Boulonnais. Il
est ligueur acharné et devient châtelain d'Hârdelot en hiver 1589, nommé
par le Duc d'Aumont, Gouverneur de Picardie pour la Ligue. Il prend le poste que
son frère avait occupé. Ses troupes faisaient des ravages dans les alentours
du château avec de nombreuses exactions et pillages. Il se marie à la
citadelle de Calais le 25 janvier 1591,
contrat de mariage en parchemin du dit Claude Roussel, Ecuyer, Sieur de Bédouâtre,
avec damoiselle de la Tour de Gourdan, passé par devant Flour Dessaux, et
Pillet, notaires à Calais signé d'eux. (Preuves
données en 1698 lors de la grande recherche) Madeleine de la Tour est fille
de Besian de la Tour et de Perronne de Gestas. Il existe un grand nombre de
famille de la Tour et je n’ai pas de renseignement sur cette famille. A
signaler que la peste sévit à cette date à Boulogne et que Calais va être
assiégé par l’Archiduc d’Autriche et que de nombreuses places fortes
tombent aux mains des Espagnols alliés des Ligueurs.Virant casaque, il
abandonne la Ligue et choisit le parti du Roi (Henri IV) en 1593, entraînant
une grande partie de la noblesse avec lui, et il obtient le maintient de son
commandement d’Hârdelot par le Duc d'Epernon en 1593. Il commande alors une
garnison de 60 arquebusiers.
Il
est dépossédé de cette charge par ses anciens amis les Ligueurs, en 1593.
Ceux-ci investissent Hârdelot et le chasse, c'est Jean de Monchy, Seigneur de
Montcarvel, qui a la charge d’Hârdelot, charge donnée par Rambure, chef des
ligueurs. Il fait lui aussi bientôt allégeance à Henry IV, et il est confirmé
dans sa Capitainerie, alors que Claude Roussel, semble rester à son poste à
Calais!
Il est Capitaine des gens à pieds à Calais,
après avoir été évincé par ses anciens amis Ligeurs. Il semble que cette période
fût néanmoins faste pour lui, car on le voit quelques années après, ayant
fait de nombreux achats de terre. Il achète
des terres à Wimille le 28 juin 1597, car on trouve un
hommage de Madeleine de la Tour, épouse de Claude de Roussel, Seigneur de Bédouâtre,
Capitaine des gens à pied de Calais, pour les terres de Wimille, tenus du château
de Boulogne acquise au Comte d'Egmont à cette date. On trouve dans les Etats
des titres de Du Seigneur de Bédouastre, le testament de défunte Demoiselle
Michel de Hodicq, en date du 03 avril 1600, par devant Costé et Guissé
collationnée par Marechal, signé Gillon et Flahaut, notaires à Boulogne.
Le 21 juin 1606, on
trouve un hommage
de Claude Roussel, Seigneur de Bédouâtre, pour sa terre de Bédouâtre en la
paroisse de St Martin les Boulogne, comme héritier de dame Françoise de Hodicq,
sa mère. Les Roussel ont donc repris le fief de Bédouâtre mais, il semble que
ce soit la partie du fief qui appartenait déjà à l’époque au Bournonville.
En 1607, achat de Claude de Roussel,
Seigneur de Bédouâtre, à Claude Monet, d’un fief de Fiennes en Wimille,
ecleche de la châtellenie, s’étendant en censive entre Lozembrune, Wimeureux,
Auvringhen et Billeauville, appartenant en 1579 au Comte d'Egmont, prince de
Gavre. (généalogie de Fiennes)
Le 4 janvier 1614, testament en parchemin de
Claude de Roussel, Ecuyer, Sieur de Bédouâtre, en forme de partage par lequel
il reconnaît François Roussel, son fils aîné, et à l’égard de Jeanne,
Louise, Marguerite, et Bertrand de Roussel, Seigneur du Guermont, les partages
comme ses cadets, passés par devant Gillon et Heurteur, notaires à Boulogne (preuves
données en 1698 lors de la grande recherche). Il teste le 4 janvier et le
15 mars 1614 à Boulogne.
(les huguenots et la Ligue au diocèse de Boulogne par
l'abbé Lefebvre page 118 )
Ecuyer,
Seigneur de Bédouâtre, il obtient peu
régulièrement la charge de châtelain d'Hârdelot du Duc d'Aumale en 1589.
Celui ci, Gouverneur de Picardie pour la Ligue, avalise la prise de possession
du château d'Hârdelot par Claude Roussel (que son frère aîné Jean Roussel, Seigneur
de la Cauchie, châtelain et décédé en 1587, avait laissé vacant). Ce château
appartenait au Roi, qui en nommait les châtelains. La Ligue le combattait et
Claude Roussel en était un chaud partisan, de même qu'un grand nombre de
gentilshommes du Boulonnais.
Les
Ligueurs sont encouragés par l’indifférence d'un précèdent Gouverneur de
Boulogne, d'Estrèes. Après l'édit de l'union de juillet 1588, Henry III
s'engageait à livrer Boulogne aux Ligueurs pour qu'ils puissent y accueillir
les Espagnols. Le château d'Hârdelot est alors, le centre des menés
subversives de la Ligue contre Henry III, malgré l'action du nouveau Gouverneur
le Duc d'Epernon, (favori du Roi, qui en fait, déléguait ses pouvoirs à
Raymond Dubernet qui sera assisté de Bertrand Patras de Compaigno, Sénéchal
).
(Histoire de Boulogne par H d'Hautefeuille)
Le
château d'Hârdelot est le plus considérable du pays à deux lieues de
Boulogne et situé au pied d'une forêt contre les dunes. Claude Oudart,
Seigneur de Bédouâtre, grand partisan de la Ligue, s'en était emparé. De ce
fort, que les troupes royales n'osaient aller assiéger, ce Seigneur faisait des
courses dans tous le pays. Ses soldats qui y étaient en garnison, pour se
venger sans doute, des dégâts qu'avait commis les gardes Françaises dans
toute les possessions des Ligueurs, exerçaient (dit Dubuisson ) des cruautés
inouïs, dans les lieux où ils passaient.
Du
château, des bandes armées sortaient bien souvent, pour aller ravager les
terres de leurs ennemis. Ces attaques furent dirigées avec promptitude et résolution
et de tous cotés à la fois. Le danger augmentait chaque jour, les Ligueurs se
fortifiant de partout et plus d'une modeste église de campagne après avoir
abrité les factieux, servait de postes avancés d'où partait les ordres et les
plans d'attaques.
Mené
par les Seigneurs de Montreuil la lutte dura jusqu'en 1594 après le sacre de
Henry IV. Dès la fin de 1589, Du Bernet peut s'emparer du château d'Hârdelot,
par revirement de Claude Roussel, qui virant casaque, se rallie à la cause de
Navarre (Henry IV). Il entraîne avec lui un grand nombre de ses amis et est
confirmé par le Duc d'Epernon dans la Capitainerie du château d'Hârdelot où
il commande une garnison de 60 arquebusiers. En 1593 les Ligueurs très actifs
reprennent Hârdelot en chassant Claude et la garde du château est alors confié
par le Duc d'Aumale à Jean de Monchy, Seigneur de Montcarvel, Alette. .. Celui
ci, à Amiens en 1594, vire aussi casaque et se rallie avec 50 cavaliers au
service d'Henry IV sacré à Chartres le mois précédent. Ce geste lui permet
de garder la charge du château d'Hârdelot et d’épouser Marguerite de
Bourbon fille d’André de Bourbon.
A
noter que Jacques Roussel, ancêtre de Claude Oudart Roussel, à acheté la
terre de Bédouâtre à un Jean de Monchy probablement aïeul de celui ci. en
1477.
(H
de Rosny Histoire de Boulogne )
Notre
château d’Hârdelot, du domaine Royal, avait été confié à un gentilhomme
du pays, Jean Roussel, Seigneur de la Cauchie qui vint à mourir. Après lui,
Claude Oudart, Seigneur de Bédouâtre, son frère s’en empara sans autre
commission que celle qui lui fût délivré par le Duc d’Aumale, ligueur dans
l’âme. Bédouâtre attira dans son parti toute la contrée environnante (tiré
du journal historique des événement de la Ligue dans le Boulonnais par Mst
Bibliothèque de Boulogne). Un autre Roussel, Charles, Seigneur de Brêsme, était
en même temps à Hucquelier, Capitaine du château de ce bourg pour François
de Luxembourg, à qui il appartenait. Mais ce Luxembourg était resté fidèle
au parti du Roi, et il y a mieux de croire que son Lieutenant avait suivi son
exemple ainsi que les officiers qui occupaient en son nom ses châteaux de
Tingry, Hesdigneul..
Marie, Françoise, Joséphine, Henriette, NYMPHE
de ROUSSEL de PREVILLE
née vers 1785
décédée le 28 juin 1866
Elle
est élevée par sa mère, qui est veuve peu de temps après sa naissance, en
pleine période révolutionnaire.
Nymphe,
pleine
d’idéal et probablement inconsciente, a conspiré contre Bonaparte jusqu'en
1803, en servant de messager pour les agents de l’abbé Leclerc, conspirant
avec Cadoudal. On ne sait pas comment, ni par qui, elle commença cet espionnage
mais, ce que l’on peut dire, c’est qu’elle ne manquait pas de culot pour
l’époque. Déguisée tantôt en garçon ou en fille de ferme, tantôt en pêcheur
ou en marin, se faisant appeler Dubuisson, elle servait d'agent de liaison et
parcourait dans tous les sens les routes du Boulonnais et de Marquenterre, de
Dieppe et d'Amiens, avec l'un de ses fermiers (qui serait en fait d’après les
enquêtes de police, un contrebandier notoire, appelé Larose de son vrai nom
Pierre Marie Pois). Elle recueillait des renseignements, transmettait le
courrier ou de l'argent, avec une audace extraordinaire (elle recevait de
Rotterdam des lettres de changes destinées à subvenir au frais de l'agence,
lettre adressé au nom de Dubuisson). Elle servait aussi de secrétaire à l'abbé
Leclerc en centralisant au Tréport toute la correspondance de l'agence, chez
une épicière, la femme Philippe née Bachelier. L'abbé Delaporte servait
aussi de courrier en passant régulièrement le Détroit, pour porter en
Angleterre les courriers importants. Malgré les apparences, il y a lieu
d'observer que la mémoire de Nymphe doit être mise à l'abri de tout soupçon
de moralité et de moeurs. La sincérité de ses principes religieux en est un
sur garant dixit un commentateur de l’époque !.
Nous
retrouvons dans cette conspiration, quelques noms de personnes probablement
proches de notre famille: une Demoiselle Le Camus, une Demoiselle de Cambremont,
une Demoiselle du Châtelet, le Baron d’Ordre. Une Lucie du Soulier, née à
Boulogne et parente de Nymphe. Pour les détails voir le livre sur Nymphe publié
en 1998 par Jean des Pommare.
D'après
les documents, conservés aux archives nationales, Nymphe était très petite,
1,46 fort jolie, cheveux et sourcils châtains, yeux bleus, nez aquilin et fort
bien fait, petite bouche, menton rond, visage ovale et légèrement coloré.
Jean
Baptiste Antoine du Buisson, Vicomte de la Boulaye, qui était marin en poste à
Boulogne-sur-Mer, fit en 1803 sa rencontre sur les remparts de Boulogne et écrit
à son propos :
« Il n’y avait guère qu’un an, j’avais en
plein air et sur la promenade même des remparts de la haute ville, eu une
discussion assez vive, plus que vive s’il faut le dire, avec une charmante
personne de vingt ans, mademoiselle Nymphe de Préville, qui soutenait les
Anglais et contre lesquels, je m’escrimais à haute voix en les accusant
surtout d’avoir trahi la cause du Roi et d’avoir fait égorger les émigrés
à Quiberon, le tout sans manquer de lui rappeler fréquemment que j’étais
meilleur royaliste qu’elle ». Pour la petite histoire, ce Jean Baptiste Antoine du
Buisson, fût nommé par Louis XVIII, secrétaire général de sa maison,
Chevalier de Saint Louis et accompagna le Roi à Gand en 1811 avec son beau frère
Hippolyte de la Chapelle. Cela explique probablement, que dans ses mémoires,
il a le sentiment d’être meilleur royaliste que Nymphe !
Bonaparte,
qui pressentait que la rupture de la paix d'Amiens en mai 1803 et la reprise des
hostilités allaient encourager les émigrés à fomenter de nouveaux troubles
et complots, chargea en février 1804, le général Savary de se rendre à
Dieppe et d’arrêter tous les suspects. Un coup de filet permit d’arrêter
le gros de la bande à Abbeville. Nymphe se trouvait parmi les échappés et
vint à Montlambert dire à sa mère qu‘elle était recherchée mais pas
coupable. On lui conseilla de fuir. ymphe est alors partie de Boulogne à
Abbeville où, malgré la police très présente, elle passait ses journées à
la fenêtre et, est même apparue deux fois au bal pendant cette période.
A
Mont-Lambert, chez ses parents, en fructidor l'inspecteur chargé de l’arrêter
ne la trouve pas. Il va de même chez monsieur Flouet dont la soeur est belle
soeur d'une dame Poultier, demi-soeur de la jeune Nymphe (la maison était
considéré comme une tanière d'ennemies). Interrogé, ce monsieur Flouet avoua
avoir accueilli Nymphe pendant huit jours et avoua qu'elle est partie avec
l'homme d'affaire de sa mère, (un dénommé Larose ) qui est venu la prendre à
cheval. Au moment ou la police recherchait Nymphe, ce Jean Baptiste Antoine du
Buisson, fût arrêté par le Lieutenant de police, M Villers du Terrage,
Lieutenant Général de Boulogne du fait de son patronyme Dubuisson. Il ne dut
sa libération qu’au fait de son peu de ressemblance avec le dénommé
Dubuison, c’est à dire Nymphe, si ce n’est au niveau des hanches ! !.
Il dit :« le fond de tout celà,
c’est qu’en moi, on poursuivait une femme que la police recherchait partout
sans pouvoir la rejoindre, et c’était la même mademoiselle Nymphe de Préville,
avec laquelle j’avais eu la dangereuse discussion en plein vent dont j’ai
parlé plus haut. Sa taille était la mienne à peu près et j’ai dit
qu’elle était remarquablement belle avec les yeux les plus charmants du
monde. A la tête, ou du moins un des agents les plus actifs d’une
conspiration royaliste, Buonaparte lui avait voué une telle haine, qu’aussitôt
prise, elle devait être fusillée, malgré ses vingt ans et ses beaux yeux.
Forcée de prendre toute sorte de déguisements, probablement elle s’était
esquivée habillée en homme, à travers une visite domiciliaire, en jetant aux
estaffiers de la police le premier nom qui lui sera venu sur la langue, et ce
nom se trouva être le mien »
Sa
mère écrivit à l'empereur et remis la missive au commissaire général de la
police dans les ports du pas de Calais, pour être transmise au ministre de la
police général. Une note y est rajoutée le 6 février qui dit. "Mademoiselle de Preville en a trop fait pour qu'on puisse la
considérer comme une étourdie, mais elle en à fait trop peu pour en être
punie capitalement".
Après
différentes péripéties, de nombreuses personnes furent arrêtées et jugées
le 10 brumaire de l'an XIII (03
septembre 1804) par une commission militaire spéciale siégeant au palais de
justice de Rouen. Nymphe qui n'avait pu être arrêtée, grâce aux hésitations
du commissaire Lambert, fût condamnée à mort par contumace avec l'abbé
Leclerc et Pierre Marie Larose (les autres membre de l'agence d'Abbeville furent
acquittés).
Nymphe
semble quitter la France et se trouve, d'après les mémoires de Fauche Borel,
en 1804, à Billesbeck, près de Munster, avec un monsieur Delaporte, ancien abbé
(celui qui servait aussi de courrier en passant régulièrement le détroit) et
l’on sait qu’elle garda une correspondance avec la sœur de celui ci,
Elisabeth Delaporte, Religieuse des Annonciades de Boulogne. L’abbé Leclerc
après leur fuite d'Abbeville était parti à St Omer puis en Angleterre et se
serait installé ensuite à Munster. En août 1806, elle est de passage à
Casfeld en Allemagne, où elle se dirige vers la Prusse et la Russie. On ne sait
rien de ses voyages, ni sur les personnes avec qui elle vivait. Elle finit par
aller vivre en Angleterre où le gouvernement Anglais lui servait une pension
annuelle de 600F dont elle subsistait misérablement et suivant une note de la
police elle déplorait amèrement son sort. Elle avait quelques contact avec sa
famille par des lettres et recevait aussi des subsides de celle ci. Deux de ses
lettres furent interceptées par la police (voir le livre de Jean des Pommare
sur Nymphe).
Elle
revint à Boulogne en 1816, après avoir obtenu sa réhabilitation par un
jugement de la cour royale de Rouen en date le 28 juin 1816. Un premier conseil
de famille se tient le 13 août 1816, et elle se vit refuser sa part d’héritage
car, on lui opposa qu’elle n’avait pas les pièces originales de ce jugement
et le conseil invoqua la crainte de futurs contestations de la part des héritiers
mineur de Godefroy et Adélaide de Préville.
Elle
assigne alors 30 octobre 1816, au tribunal de Boulogne-sur-Mer, sa belle sœur
Adélaide pour récupérer sa part d’héritage et la restitution des fruits et
dépenses. Enfin le 14 février 1817 par une deuxième réunion de ce conseil de
famille, elle est rétablie dans ses droits successoraux. Est ce parce qu’elle
a dû batailler pour récupérer sa part d’héritage ou pour d’autres
raisons, en tout cas elle semble être retournée en Angleterre peu après. Elle
avait une résidence d’été dans le Boulonnais, car citée dans son testament
et devait donc revenir régulièrement en France. Elle habite à Londres où on
trouve son adresse certaine en 1844-1858-1861.
On
la trouve à Boulogne, marraine de la troisième cloche de la cathédrale le 27
août 1856, lors d’un pèlerinage de l’église St Séverin de Paris. Elle
est décédée en Grande Bretagne où elle résidait, au 54 Gloucester Place.
Elle voulait dans son testament être inhumée dans l’église catholique. Elle
est actuellement inhumée au Kensal Green Cemetery en date du 04 juillet 1866
dans les catacombes. Le testament est certifié par William Espivent de la
Villesboisnet.
né le 01 avril 1845
ordonné le septembre 1871
décédé le 19 mai 1894
- La vie de M de Preville par l'abbé E.Occre, prêtre
du diocèse d'Arras 1896, imprimerie des orphelins-apprentis Paris-Auteuil
Jusqu'à
l'âge de 8 ans, il reste au domicile paternel où l'instituteur du village lui
enseigne ses premiers rudiments de "sciences humaines" comme on disait
à l'époque, puis il fait ses études à Boulogne chez Monseigneur Haffrengue,
dans le collège que celui ci venait d’ouvrir (collège Notre-Dame??). D'abord
externe, il faisait avec son frère Oudart et un domestique le chemin en poney,
puis il devient pensionnaire et termine ses études secondaire. Désirant se
destiner à la prêtrise, il part cependant à Paris faire ses études de droit,
pour obéir à ses parents, (son père était très réticent au sujet de sa
vocation). Il a la compagnie de ses parents pendant les premiers mois. Il côtoie
beaucoup l'abbé Foulhouse, vicaire de Saint Sulpice, ami de la famille. Il va
souvent au patronage Saint-Charles, l'oeuvre la moins attrayante de Paris ! (rue
de Bossuet ). C’est à cette époque que son frère décède à la suite d'une
fièvre typhoïde à St Cyr. Il évite le service militaire en payant 1800 F
pour se faire remplacer, comme celà était d'usage à l'époque. Durant ses études,
son frère Gaston le rejoint à Paris.
Il
passe sa licence de droit en 1868, et entre le lendemain même des ses résultats,
au séminaire d'Issy les Moulinaut. Il termine ses études théologiques en juin
1871. (il est ordonné en septembre1871). Alors qu'il n'est que diacre et âgé
de 26 ans, il est nommé directeur du collège Sainte Marie, à Aires sur Lys,
en 1871 (ce collège était fermé depuis un an). Il démissionne un an après,
n'ayant pas eu pleine liberté d'action (il voulait entre autre, supprimer l'excès
de prix et de récompenses faites aux élèves, pour leur donner d'autres
motivations de travail).
Il
revient à Montlambert et il décide de faire construire une église, afin de
permettre aux habitants d'aller à la messe plus près de chez eux. La bénédiction
en est faite le 30-novembre-1873, par Monseigneur Lequette. Il décline un poste
de curé et demande à son Evêque de pouvoir monter un patronage qui
s'appellera plus tard le patronage Notre-Dame des apprentis. Fin 1872, il
s'installe à Boulogne, dans une petite maison au numéro 5 de la rue
Tour-Notre-Dame "une maison de vicaire". Il utilise la cour de
l'orphelinat pour démarrer son patronage, avec l'accord du directeur
Monseigneur Flour. Les enfants, grâce a sa persévérance et a sa douceur,
commencent à y venir de plus en plus nombreux, à l'étonnement de beaucoup,
qui voyait son action vouée à l'échec vu le milieu dans lequel il voulait
agir. Cet orphelinat est en effet situé dans un quartier déshérité (dans le
quartier de Capecure en formation), puis il obtient du doyen de la cathédrale
de pouvoir loger son monde dans l'ancien petit séminaire, rue de Lille, et le
dimanche de Quasimodo, il prend officiellement possession des lieux. (à noter
que Monsieur de Preville, son père, n'adhérait toujours pas pleinement au
dessein de son fils!).
Il
commence ensuite, après avoir touché les petits, à toucher les grands, en
organisant des soirées amicales chez lui et en les entraînant à venir l'aider
chez les petits.
Délogé
régulièrement à l'occasion des pèlerinages organisés pour le culte de la
vierge de Boulogne, et son père ne voulant pas le voir en dehors de la
Haute-Ville, il décida son père, à lui acheter un vaste terrain, situé
Boulevard Eurvin, entre la rue du cimetière et la porte Gayole, avec un grand
jardin vite rasé et une petite maison basse et humide dont il se contenta pour
ses appartements. Ceci en 1875, et il se mit à construire son patronage (la
chapelle fût terminée le 20-02-1876). Cette construction était au numéro
139, sur l'emplacement de laquelle s'élève maintenant l'actuelle résidence
Eurvin.
Il
est atteint d'un rhumatisme articulaire aigu en 1875 qui met sa vie en danger et
il faudra de longs mois pour voir sa santé s’améliorer. Il sait qu’il doit
préparer l’avenir et confier son œuvre, la mettre en des mains sûres. Il
pense rentrer dans la congrégation des frères de Saint-Vincent de Paul.
Pendant trois ans il mûrit son projet, puis quittant son patronage, sa mère,
sa famille, il s'en alla s'enfermer dans une cellule de novice en septembre
1881. Avant celà, pour mettre sa famille en rapport avec la congrégation, il
pria le R.P Lanthiez, supérieur général, de venir prêcher à l'église du
Montlambert les exercices du Jubilé en 1878. (Cette
congrégation fondée en 1830, par M Le Prevost, a pour but de travailler selon
l'esprit de l'évangile, à l'amélioration et au salut des pauvres et des
ouvriers. Elle s'occupe d'orphelinats, de patronages, de visites aux pauvres et
aux malades. Cette congrégation est composée de laïcs et de membres ecclésiastiques.
Reconnut par Léon XIII le 05 mai 1893).
Son
noviciat dura 6 mois et il retourne sur ordre de ses supérieurs à Boulogne en
mars 1882. En septembre 1884, il fût appelé à la charge de maître des
novices. Là, il suit la vie austère des novices dormant sur les mêmes lits,
avec le même mobilier, faisait son lit, cirait ses chaussures, balayait sa
cellule et au jour fixé, se donnait la discipline. En 1889, il est nommé
premier assistant du supérieur général et visiteur des différentes maison de
la congrégation.
La
piété était la chose essentiel qui était demandé à Notre-Dame des
apprentis et Raoul en donnait l'exemple journalier. Les retraites étaient
nombreuses (celles des enfants, celles des jours gras, et les retraites fermées
ou de groupes). Il institua le chapelet tous les soirs, la garde d'honneur pour
le Saint-Sacrement, une caisse d'épargne interne aux apprentis, les adorations
nocturnes du Saint-Sacrement,.. D'autres prêtres, avec son aide spirituelle et
financière, développèrent près de Boulogne d'autres patronages.Il développa
en plus, dans le diocèse d'Arras, l'idée de ces patronages à la ville ou à
la campagne (Bethune, Arques, Berguette, Noyelles-Godault, Hesdin,. ..). Pour
celà il organise régulièrement des réunions avec ses différents confrères
et il soumit à l'évêque, la nécessité de retraites mensuelles régulières
pour les prêtres. Son confesseur, le révérend père Baudot, jésuite, en fût
l'organisateur avec l'aval de l'évêque,
qui diffusa ce "système" dans son diocèse.
En
1881, les écoles communales sont laïcisées, il aide financièrement au développement
des écoles privées catholiques, ceci pour une somme globale de 150.000F qu'il
fournit en créant une société civile pour que celà puisse durer.
Quand
ses parents étaient dans la peine, il apparaissait et consolait. Il ne faisait
que passer au Mont-Lambert et revenait, au plus vite continuer son travail, au
patronage. Par exemple un jour, c'était plusieurs années avant l'ouverture de
Notre-Dame des apprentis, en 1884, Raoul de Préville donnait à quelques jeunes
gens de son oeuvre, une retraite fermée au château Huppelande, situé sur le
territoire de Saint-Martin. Son frère, le sachant à deux pas de sa demeure,
vient en toute hâte lui annoncer la naissance de son premier fils, désiré
depuis si longtemps, et le pria de s'absenter un instant pour venir le baptiser.
Il répondit "il y a des prêtres à la paroisse. Je ne puis pas quitter en
ce moment" Et il ne vint bénir son neveu, qu'après la clôture de la
retraite.
Au
service funèbre de M.Myonnet l'un des fondateurs des frères de Saint Vincent
de Paul en 1886, à Vaugirard, à cause de la foule qui désirait accompagner la
dépouille mortelle, il alla prendre place parmi deux cents pauvres environ,
ouvriers sans travail, miséreux en loques au lieu d'aller comme les autres
membres de sa congrégation près du char funèbre.
En
1894, il doit prendre du repos et épuisé par sa maladie cardiaque, il meurt à
Boulogne le 19 mai 1894. Ses funérailles furent faite à l'église Notre-Dame
et son corps, dirigé sur Chaville où se trouve la sépulture de la congrégation
des frères de Saint Vincent de Paul. A Boulogne, les apprentis voulurent garder
le coeur de leur fondateur et grâce à une souscription, ils ont pu placer dans
la chapelle de l'oeuvre, un marbre blanc, au milieu duquel repose ce coeur.
L'épitaphe
est :
ICI
A ETE DEPOSE, PAR CEUX DONT IL FUT LE PERE, LE COEUR DE MAXIMILIEN RAOUL DE
ROUSSEL DE PREVILLE PRETRE, ASSISTANT DU SUPERIEUR GENERAL DES FRERES DE SAINT
VINCENT DE PAUL, FONDATEUR DE CETTE MAISON, VOUEE A NOTRE-DAME DES APPRENTIS
1845-1894.
Pour
le 70° anniversaire de sa mort, en 1965, la stèle est mise dans la cathédrale
de Boulogne dans la salle des tombeaux où reposent L.E.N.S Haffringue, Lobbedez
et Lejeune, avant d'être transféré le 01 avril.1969, grâce à ses nièces
Agnès et Monique de Roussel de Préville, dans l'église de Montlambert, où il
est encore actuellement placé à gauche du maître-autel.
En
1973, le centenaire de l'église a été fêté, avec une quarantaine de membres
de la famille, le vicaire général Vambergue présidait l'office, entouré des
RR.RP des Pommare, de Préville de l'abbaye de Solemes, Crepy J.S, Bourgain, des
abbés Legrand, originaire de St Martin, Dollé responsable de l’équipe
pastorale de St Martin, et Bouchez. Le doyen de Boulogne prononça son éloge
funèbre. Un ancien vicaire de N-D, écrivit sa vie en 1886.